Régime parlementaire, régime présidentiel ou ancien Régime ?
Quelques lignes dans les journaux pour nous annoncer la venue du président Sarkozy devant le parlement réuni en congrès, malgré la très nette opposition de la gauche et d’une partie des élus de droite.
Cette anecdote pourrait sembler insignifiante si elle ne remettait pas en cause le régime parlementaire de notre pays et tout son fonctionnement, qui jusque là interdisait au Président de s’exprimer devant les parlementaires.
Alors que tous les présidents, par tradition, s’étaient conduits en « arbitres », laissant œuvrer le gouvernement qui engageait, lui, sa responsabilité, le nouveau Président s’impose, niant le pouvoir et les prérogatives du premier ministre, et plus largement de tous les membres de son gouvernement. Il s’impose donc tout naturellement au parlement, qui n’a aucun contre pouvoir à brandir, la motion de censure ne pouvant lui être appliquée.
Cette pratique est corroborée par un comportement général qui tend à considérer que les français l’ont élu pour 5 ans et qu’ils n’ont plus leur mot à dire, le Président appliquant seul et sans retenue le programme qu’il s’est fixé, sans consulter son gouvernement, sans tenir compte des français, qui, on l’aura compris, ne gouvernent pas.
Arguant qu’il a été élu pour ça et que coûte que coûte il mènera sa politique, il nie tout simplement l’existence du parlement, des institutions, des élus de l’opposition, qui sont aussi des élus de la République.
Alors, oui, les Français ont élu Monsieur Sarkozy, mais, non, ces électeurs ne lui ont pas voté les pleins pouvoirs.
Car si l’on est seul pour tout décider, Monsieur Sarkozy, c’est la dictature !
Réformer les institutions, instaurer un régime présidentiel à l’américaine, afin de redonner aux parlementaires leurs vrais pouvoirs de contrôle du président et de proposition de politique nouvelle, c’est envisageable, mais il ne faut jamais perdre de vue que ce ne sont pas les structures qui font les politiques sociales ou libérales ! Ce sont les Hommes…. !