Régime parlementaire, régime présidentiel ou ancien Régime ?

Publié le par Joël Canapa

Quelques lignes dans les journaux pour nous annoncer la venue du président Sarkozy devant le parlement réuni en congrès, malgré la très nette opposition de la gauche et d’une partie des élus de droite.

Cette anecdote pourrait sembler insignifiante si elle ne remettait pas en cause le régime parlementaire de notre pays et tout son fonctionnement, qui jusque là interdisait au Président de s’exprimer devant les parlementaires.

Alors que tous les présidents, par tradition, s’étaient conduits en « arbitres », laissant œuvrer le gouvernement qui engageait, lui, sa responsabilité, le nouveau Président s’impose, niant le pouvoir et les prérogatives du premier ministre, et plus largement de tous les membres de son gouvernement. Il s’impose donc tout naturellement au parlement, qui n’a aucun contre pouvoir à brandir, la motion de censure ne pouvant lui être appliquée.

Cette pratique est corroborée par un comportement général qui tend à considérer que les français l’ont élu pour 5 ans et qu’ils n’ont plus leur mot à dire, le Président appliquant seul et sans retenue le programme qu’il s’est fixé, sans consulter son gouvernement, sans tenir compte des français, qui, on l’aura compris, ne gouvernent pas.

Arguant qu’il a été élu pour ça et que coûte que coûte il mènera sa politique, il nie tout simplement l’existence du parlement, des institutions, des élus de l’opposition, qui sont aussi des élus de la République.

Alors, oui, les Français ont élu Monsieur Sarkozy, mais, non, ces électeurs ne lui ont pas voté les pleins pouvoirs.

Car si l’on est seul pour tout décider, Monsieur Sarkozy, c’est la dictature !

Réformer les institutions, instaurer un régime présidentiel à l’américaine, afin de redonner aux parlementaires leurs vrais pouvoirs de contrôle du président et de proposition de politique nouvelle, c’est envisageable, mais il ne faut jamais perdre de vue que ce ne sont pas les structures qui font les politiques sociales ou libérales ! Ce sont les Hommes…. !

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P
Autre temps, autres lieux...<br /> <br /> L'expression d'un homme digne qui prend ses responsabilités devant les "grands" de ce monde...Ce texte contient aussi des enjeux, des choix, il éclaire sur les possibles. (Fredo)<br /> <br /> Lettre du Président Evo Morales à l’Union Européenne<br /> <br /> Jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, l'Europe était un continent d'émigrants. Des dizaines de millions d'Europe partirent aux Amériques pour coloniser, échapper aux famines, aux crises financières, aux guerres ou aux totalitarismes européens et à la persécution des minorités ethniques.<br /> <br /> Aujourd'hui, je suis avec préoccupation le processus de la dite “directive retour”. Ce texte, validé le 5 juin passé par les ministres de l'Intérieur des 27 pays de l'Union européenne, doit être approuvé le 18 juin par le Parlement européen. Je perçois qu'il durcit de manière drastique les conditions de détention et d'expulsion des migrants sans papier, quelque ait été leur temps de séjour dans les pays européens, leur situation de travail, leurs liens familiaux, leur volonté et le succès de leur intégration.<br /> <br /> Les Européens sont arrivés dans les pays d'Amérique latine et d'Amérique du Nord, en masse, sans visa ni conditions imposées par les autorités. Ils furent toujours bienvenus, et le demeurent, dans nos pays du continent américain, qui absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en Europe, avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l'Amérique. Comme par exemple dans le cas de notre Cerro Rico de Potosi et de ses fabuleuses mines qui donnèrent sa masse monétaire au continent européen entre le XVIème et le XIXème siècle. Les personnes, les biens, les droits des migrants européens furent toujours respectés.<br /> <br /> Aujourd'hui, l'Union européenne est la principale destination des migrants du monde, conséquence de son image positive d'espace de prospérité et de libertés publiques. L'immense majorité des migrants viennent dans l'Union européenne pour contribuer à cette prospérité, non pour en profiter. Ils occupent les emplois de travaux publics, dans la construction, les services aux personnes et dans les hôpitaux, que ne peuvent ou ne veulent occuper les Européens. Ils contribuent au dynamisme démographique du continent européen, à maintenir la relation entre actifs et inactifs qui rend possible ses généreux systèmes de solidarité sociale et dynamisent le marché interne et la cohésion sociale. Les migrants offrent une solution aux problèmes démographiques et financiers de l'UE.<br /> <br /> Pour nous, nos émigrants représentent l'aide au développement que les Européens ne nous donnent pas – vu que peu de pays atteignent réellement l'objectif minimum de 0,7 % du PIB d'aide au développement. L'Amérique latine a reçu, en 2006, 68 milliards de dollars de transferts financiers de ses émigrés, soit plus que le total des investissements étrangers dans nos pays. Au niveau mondial, ces transferts atteignent 300 milliards de dollars, qui dépassent les 104 milliards de dollars octroyés au nom de l'aide au développement. Mon propre pays, la Bolivie, a reçu plus de 10 % de son PIB en transferts de fond des migrants (1,1 milliards de dollars), soit un tiers de nos exportations annuelles de gaz naturel.<br /> <br /> Il apparait que les flux de migration sont bénéfiques pour les Européens et, de manière marginale, aussi pour nous du Tiers-Monde, vu que nous perdons des millions de personnes de main-d’œuvre qualifiée en laquelle, d'une manière ou d'une autre, nos États, bien que pauvres, ont investi des ressources humaines et financières.<br /> <br /> Il est regrettable que le projet de “directive retour” complique terriblement cette réalité. Si nous concevons que chaque État ou groupe d'États puisse définir ses politiques migratoires en toute souveraineté, nous ne pouvons accepter que les droits fondamentaux des personnes soient déniés à nos compatriotes et à nos frères latino-américains. La directive retour prévoit la possibilité d'un enfermement des migrants sans papier jusqu'à 18 mois avant leur expulsion – ou “éloignement” selon le terme de la directive. 18 mois ! Sans procès ni justice ! Tel qu'il est le projet de directive viole clairement les articles 2, 3, 5, 6, 7, 8 et 9 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948. Et en particulier l'article 13 qui énonce :<br /> <br /> “1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.<br /> <br /> 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.”<br /> <br /> Et, pire que tout, il existe la possibilité d'emprisonner des mères de familles et des mineurs,<br /> <br /> sans prendre en compte leur situation familiale ou scolaire, dans ces centres de rétention où nous savons que surviennent des dépressions, des grèves de la faim, des suicides. Comment pouvons-nous accepter sans réagir que soient concentrés dans ces camps nos compatriotes et frères latino-américains sans papier, dont l'immense majorité travaille et s'intègre depuis des années ? De quel côté est aujourd'hui le devoir d'ingérence humanitaire ? Où est la “liberté de circuler”, la protection contre les emprisonnements arbitraires ?<br /> <br /> Parallèlement, l'Union européenne tente de convaincre la Communauté Andine des Nations (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou) de signer un “Accord d'association” qui inclue en son troisième pilier un traité de libre-échange, de même nature et contenu que ceux qu'imposent les États-Unis. Nous subissons une intense pression de la Commission européenne pour accepter des conditions de profonde libéralisation pour le commerce, les services financiers, la propriété intellectuelle ou nos services publics. De plus, au nom de la “protection juridique”, on nous reproche notre processus de nationalisation de l'eau, du gaz et des télécommunications réalisés le Jour des travailleurs. Je demande, dans ce cas : où est la “sécurité juridique” pour nos femmes, adolescents, enfants et travailleurs qui recherchent un horizon meilleur en Europe ?<br /> <br /> Promouvoir d'un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors qu'en face nous voyons des emprisonnements sans jugement pour nos frères qui ont essayé de circuler librement... Ceci est nier les fondements de la liberté et des droits démocratiques.<br /> <br /> Dans ces conditions, si cette “directive retour” devait être approuvée, nous serions dans l'impossibilité éthique d'approfondir les négociations avec l'Union européenne et nous nous réservons le droit d'imposer aux citoyens européens les mêmes obligations de visas qui nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le principe diplomatique de réciprocité. Nous ne l'avions pas exercé jusqu'à maintenant, attendant justement des signaux positifs de l'UE.<br /> <br /> Le monde, ses continents, ses océans, ses pôles, connaissent d'importantes difficultés globales : le réchauffement global, la pollution, la disparition lente mais sûre des ressources énergétiques et de la biodiversité alors qu'augmentent la faim et la misère dans tous les pays, fragilisant nos sociétés. Faire des migrants, qu'ils soient sans papier ou non, les boucs émissaires de ces problèmes globaux, n'est en rien une solution. Cela ne correspond à aucune réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre l'Europe ne sont pas la faute des migrants, sinon le résultat du modèle de développement imposé par le Nord, qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes.<br /> <br /> Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du continent et des régions du monde comme le Maghreb et les pays de l'Afrique, je fais appel à la conscience des dirigeants et députés européens, des peuples, citoyens et militants d'Europe, pour que ne soit pas approuvée le texte de la “directive retour”. Telle que nous la connaissons aujourd'hui, c'est une directive de la honte. J'appelle aussi l'Union européenne à élaborer, dans les prochains mois, une politique migratoire respectueuse des droits de l'Homme, qui permette le maintien de cette dynamique profitable pour les deux continents, qui répare une fois pour toutes l'énorme dette historique, économique et écologique que les pays d'Europe ont envers une grande partie du Tiers-Monde, et qui ferme définitivement les veines toujours ouvertes de l'Amérique latine. Vous ne pouvez pas faillir aujourd'hui dans vos “politiques d'intégration” comme vous avez échoué avec votre supposée “mission civilisatrice” du temps des colonies.<br /> <br /> Recevez tous, autorités, eurodéputés, camarades, un fraternel salut depuis la Bolivie. Et en particulier notre solidarité envers tous les “clandestins”.<br /> Evo Morales Ayma<br /> Président de la République de Bolivie<br /> (traduction - Juin 2008)
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A
CHERS CAMARADES DU SUD, <br /> bonne et belle AG de L'assos ENERGIES ET COMPETENCES dont je souhaite devenir membre, disons, pas tout à fait "virtuel", mais avec la conviction que votre action est juste ! <br /> En vous saluant amicalement.<br /> Votre article m'interpèlle, je propose de lire le texte suivant ; toutes proportions gardées, les similitudes sont toujours troublantes.<br /> Anka KRIZMANIC, conseillère déléguée, LA BRESSE-VOSGES<br /> www.labresse.net <br /> <br /> ENTRETIEN AVEC VICTOR HUGO*<br /> /Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?/<br /> *Victor Hugo* : Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.<br /> Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’ attendre d’un élu à la magistrature suprême ?<br /> *Victor Hugo* : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent…Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès.<br /> /Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?/<br /> *Victor Hugo* : Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie.<br /> Et la liberté de la presse dans tout çà ?/<br /> *Victor Hugo* (pouffant de rire) : Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?<br /> *Toutes les réponses de Victor Hugo proviennent de son ouvrage « Napoléon le Petit », le pamphlet républicain contre Napoléon III
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C
Météo France est en grève (aussi!)...<br /> <br /> Mais comme Sarko fait la pluie et le beau temps... pas d'inquiétude!!!
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